ET SI ÊTRE CÉLIBATAIRE ÉTAIT
UN CRITÈRE DE DISCRIMINATION ?
Oui, BREAKING NEWS, je suis célibataire !
Parmi la centaine d’invités, seuls cinq d’entre nous – dont deux femmes – étaient célibataires. Je remercie d’ailleurs les témoins d’avoir imaginé un jeu capable de révéler à l’assemblée ce détail. Curiosité intéressée ou simple philanthropie ? L’histoire ne le dira pas, mais en tout cas, après cela, j’ai rapidement compris à quel point ce statut pouvait être lourd à porter.
Être célibataire dans un événement social, d’autant plus si c’est un mariage, peut faire de vous une cible de regards et de jugements. Le mariage est une célébration de l’union, et ne pas être en couple peut vous faire sentir comme un outsider. Et bien que j’aie l’habitude de porter l’habit du mouton noir depuis presque le début de ma vie, dans ce cas précis, cela m’a mis mal à l’aise.
Cette stigmatisation est souvent silencieuse, mais bien présente. Ce pourrait être via des regards curieux, les commentaires sous-entendus et les attitudes parfois condescendantes renforçant alors ce sentiment de décalage.
Dès que je discutais avec un homme, je ressentais une légère peur d’être perçue comme une rivale potentielle pour toutes les femmes présentes. Cette crainte, bien que peut-être irrationnelle, est profondément enracinée dans les normes sociales qui entourent le célibat. Les femmes célibataires sont souvent vues comme des menaces dans un contexte dans lequel la sécurité conjugale est valorisée, ou encore si votre couple rencontre quelques difficultés…
Un détail poignant de cette expérience a été ma découverte de la manière dont les couples étaient plus à l’aise de sympathiser avec moi lorsque je portais l’alliance de ma défunte mère à l’annulaire gauche lors de mes séances de dédicaces. Ce simple anneau semblait être une protection, un symbole de stabilité et de non-menace. Il m’a fait réaliser à quel point les alliances et les statuts conjugaux peuvent influencer les interactions sociales.
Avant cela, étant donné que je ne suis pas mariée et que je ne portais donc pas d’alliance, il n’était pas évident à l’époque où j’étais encore avec le père de mon enfant que derrière une sympathie qui n’était pourtant rien d’autre que ce qu’elle était, se cachait une mère de famille épanouie et heureuse en couple. Voici comment l’idée de porter l’alliance de ma mère m’est venue en tête.
Non seulement je devenais une alliée pour toutes les femmes qui se présentaient à moi lors de mes dédicaces, mais en plus, j’éloignais de ma spontanéité parfois mal interprétée, les lourdeaux ou comportements dérangeants de certains hommes.
Être célibataire est souvent vu comme une période de transition plutôt qu’un choix de vie légitime.
Les célibataires sont continuellement interrogés sur leur statut avec une curiosité qui peut parfois être intrusive : « Pourquoi es-tu encore célibataire ? », « Tu n’as toujours pas trouvé quelqu’un ? ».
Ces questions, pourtant bien intentionnées, renforcent l’idée que le célibat est anormal ou temporaire.
La discrimination envers les célibataires peut être subtile, mais impactante. Elle se manifeste par des invitations à des événements où l’on se sent obligé de venir accompagné, des discussions où l’on est marginalisé parce qu’on n’a pas de « moitié », ou encore des politiques d’entreprises qui favorisent les couples (comme les avantages de santé ou les congés).
Pour lutter contre cette discrimination, il est essentiel de redéfinir le célibat non pas comme une absence, mais comme une forme de vie à part entière. Les célibataires peuvent mener des vies épanouies, enrichissantes et pleines de sens. Il est crucial de reconnaître et de respecter cette réalité. Les célibataires ne sont pas forcément des « en attente de » ou des « en transition vers », mais peut-être des individus accomplis qui mènent la vie qu’ils veulent.
Ce mariage m’a ouvert les yeux sur la manière dont le célibat est perçu et traité dans notre société, cela m’a également conduit à réfléchir sur l’importance de changer ces perceptions. Nous devons créer une société où le célibat n’est plus vu comme un fardeau ou une menace, mais comme une option de vie légitime et respectée qui n’aurait pas besoin d’être commentée par le reste du monde.
Le célibat devrait être accepté comme une facette normale et valide de la vie. Il est temps de changer notre regard sur ce statut et de créer une société où chacun, qu’il soit célibataire ou en couple, pourrait se sentir respecté et inclus.
En remettant en question nos préjugés et en adoptant une attitude plus ouverte, nous pouvons avancer vers une communauté plus inclusive et compréhensive.
Rappelons-nous que chaque parcours est unique et que le respect de ces divers chemins de vie est essentiel pour bâtir une société harmonieuse et équitable.